Les Hôpitaux Universitaires de Strasbourg

Nicolas Kempf
Christophe Carmona
Editions du Signe
2019
Album cartonné de 56 pages au format 23×32 cm

An 657, à Stratburgum, future Strasbourg, le duc Aldéric d’Alsace fonde un hôpital pour les civils, avant tout lieu de charité, sous la protection des divers hommes d’Eglise et des nobles se succédant ainsi que de leurs dons. Suite à une bataille entre clergé et bourgeois en 1262, l’hôpital est cédé par l’évéché. Vers 1300, l’hôpital, faute de place change de lieu, s’étend dans d’autres quartiers à l’extérieur des remparts. Ce sont les corporations de métiers qui financent les soins dispensés maintenant. Une nouvelle guerre contre le clergé entraine le retour de l’hôpital au coeur de la ville un siècle plus tard. Il se reconstruit à l’emplacement actuel avec des financements du clergé malgré tout et plusieurs ordres de religieuses s’occupent des malades. De nombreux bâtiments parsèment la ville avec le temps, plus ou moins spécialisés: lépreux, passants, pauvres, maladies vénériennes…
C’est à cette époque que l’on commence à stocker du vin dans les caves de l’hôpital qui sert avant tout de remède et est plus “sain” que l’eau.
Début du XVIème siècle, l’hôpital embauche son premier médecin Michel Rat! Puis un pharmacien en 1534 et un chirurgien en 1560.
Les médecins de l’époque volent les cadavres pour réaliser des dissections. Pour nourrir tous ses malades l’hôpital développe aussi ses propres fermes et vignes. Au XVIIéme siècle, Strasbourg subit de nombreux conflits et plusieurs bâtiments sont remaniés, en 1681 Strasbourg devient française.
1716 un incendie ravage plusieurs bâtiments dont la reconstruction prendra plus de 20 ans et profite de nombreux progrès scientifiques et médicaux comme la première école de sage-femme au monde en 1728, les cours de pathologie, l’anatomie, l’ophtalmologie, la chirurgie…
Malgré la Révolution, l’hôpital de Strasbourg parvient à conserver une grande partie de son patrimoine et devient géré par la municipalité.
Beaucoup de patients au long cours travaillent au sein de l’institution afin de participer aux frais.
De prestigieux médecins laissent leur nom dans l’histoire des hôpitaux.
XIXème siècle, l’hôpital continue de s’étendre dans la ville, l’anesthésie fait son apparition ainsi que l’asepsie.
1871, Strasbourg repasse sous le giron allemand et marque une certaine résistance des médecins. L’Allemagne entreprend de nombreuses extensions: physiologie, psychiatrie, gynécologie, pharmacologie, dentisterie, dermatologie…
Avec de nouveaux bâtiments, les connaissances progressent encore et sont source de plusieurs prix Nobel.
Début du XXème siècle voit le jour des ambulances, d’une clinique infantile et d’une autre psychiatrique, d’un service de radiologie, d’histologie…
Seconde guerre mondiale, la totalité des personnes des hôpitaux est évacuée dans différentes villes de France non occupées, mais y retourne dès la capitulation de la France fin 1940. Quelques soignants, sensibles aux idéaux nazis collaboreront activement mettant ainsi un terme à leur carrière future. Fin 44 Strasbourg et ses hôpitaux sont libérés.
Après guerre se développeront les urgences et le Samu, l’informatisation, l’université de médecine, la chirurgie cardiovasculaire et autres spécialités. Modernisation, expansion et adaptation seront les maitres mots des dernières décennies.
Les Hôpitaux de Strasbourg ont connu de nombreux changements au cours des siècles et ce très bel album permet de se plonger dans ceux-ci avec délectation.

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Les Hôpitaux Universitaires de Strasbourg
Copyright Carmona/Editions du Signe

 

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