Thèse de 136 pages, soutenue en 2024 par les Dr Alexandre Guérangué et Manon Delville sur la représentation de l’exercice médical au travers des bandes dessinées dessinées par des médecins.
Une rapide introduction revient sur la relation médecin-malade qui nécessite un savoir faire spécifique qui ne peut être fait par les seuls enseignements magistraux de la faculté. Il nécessite diverses approches comme le partage d’expériences, les mises en situations.
La « Graphic Medecine » surtout présente dans les pays anglo-saxons, fait le pari depuis quelques années d’utiliser la bande dessinée sous toutes ses formes dans le soin et l’éducation thérapeutique mais aussi pour les soignants afin de mieux comprendre ce que ressent le malade face à la maladie.
La bande dessinée réalisée par des médecins est-elle un reflet réaliste de cette relation médecin-malade? Explique t-elle les peurs, les doutes, les joies du soignant?
Les critères de sélection des BD retenues sont énumérés et aboutissent à retenir 23 BD qui retracent les études et l’exercice médical en cabinet. Si l’humour est souvent présent dans ces BD, cela n’exclut pas la réflexion, la profondeur du discours.
On y retrouve l’exercice tant libéral qu’hospitalier, du point de vue du généraliste comme du spécialiste, lors des études comme lors de l’exercice.
Il ressort des BD que la vocation est souvent mise à mal lors des études, longues, stressantes, surchargées, pleine de désillusions mais somme toute formatrices.
Est relaté depuis quelques années dans le milieu soignant, les réflexions humiliantes, racistes, sexistes allant jusqu’à la violence sexuelle.
Les problèmes actuels de notre système de soins transparaissent dans ces albums, la recherche d’économie se fait au détriment de la qualité des soins.
Comme les super-héros, les médecins ont de grands pouvoirs et donc de grandes responsabilités!
Régulièrement confronté à la mort, l’humour, même graveleux, apparait comme une porte de sortie.
Son travail envahit souvent toutes les sphères de sa vie. Et ses tâches ne sont pas que soignantes, perturbées par les paperasses, les questions farfelues; les déplacements…
Les BD décrivent bien les différents modes de fonctionnements des médecins, des services. Elles abordent les crises sanitaires, les enjeux sociétaux.
Les auteurs terminent leur travail sur le fait que la BD pourrait être un apport dans l’apprentissage des maladies, mais aussi pour aborder les motivations, les relations soignants-soignés, les difficultés inhérentes aux études.
Conclusion à laquelle je souscris, il va sans dire…
.
 |
