Endogirls

Une enquête sans tabous sur l’endométriose et la santé des femmes
Nathalie André
Violette Suquet
Le Courrier du Livre
2024
Album broché de 160 pages au format 17,5×24 cm

Plusieurs albums sur l’endométriose sont parus depuis quelques années, souvent des témoignages de femmes elles-mêmes touchées par cette maladie. Cette BD est le fruit d’une travail journalistique à l’écoute de nombreux témoignages.
Rose, elle aussi journaliste a consacré plusieurs années aux violences obstétricales, dont l’endométriose trop souvent ignorée. C’est en lançant un appel à témoignage sur Facebook qu’elle mesure l’ampleur du phénomène: plus de mille messages en trois jours!
Elle poursuit son enquête.
Manon, 33 ans a connu une errance diagnostique de 16 ans, à la tête de l’association Manoléta elle informe et oriente les femmes en souffrance. Manon intervient dans les lycées pour sensibiliser les adolescentes. Elles ne doivent plus voir 5-6 gynécologues sans que le diagnostic ne soit évoqué. Manon a été opérée, prend une pilule en continu et gère au mieux les crises, qui bien que largement atténuées sont toujours présentes, avec anti-inflammatoires, antalgiques, nourriture légère…
Lisa a ses premiers cycles à 12 ans et ses premières douleurs responsables de nombreuses absences scolaires. Sa mère minimise cela tout comme le médecin traitant.. Jusqu’au jour où une infirmière scolaire l’écoute et pense à une endométriose.
Laura a une endométriose qui perturbe grandement son travail, mais elle lutte pour que cela n’affecte pas son rendement et ses résultats, mais au bout du rouleau, elle finit par devoir être arrêtée. Elle décide d’en parler enfin au travail, si son supérieur comprend et connait la maladie, l’incompréhension et les moqueries viennent des ses collègues féminines! Elle finit par quitter l’entreprise et lance son auto-entreprise. Elle peut enfin adapter ses horaires, son rythme en fonction des crises.
Djihene, sportive de haut niveau connait des douleurs depuis 20 ans, de très fortes intensité. Ce qui a souvent influé négativement sur sa carrière et ses compétitions.
Elisabeth a mis sa vie sexuelle en sommeil à cause de son endométriose, source de rapports douloureux.
Cornélia, créatrice de mode, en quelques années consulte plus de dix gynécologues. Aucun n’évoque l’endométriose. Enfin une professionnelle fait le diagnostic: endométriose digestive. Elle se fait opérer et au retour d’hôpital, son compagnon lui annonce qu’il la quitte.
Il y a encore Margaux qui présente de nombreux signes digestifs de son endométriose, elle se tourne vers un changement de son alimentation pour limiter les réactions inflammatoires. Eloise qui doit subir une lourde chirurgie urinaire et digestive pour la soulager. Kelly qui devra bénéficier d’une FIV pour avoir un bébé. Et Diane qui cumule algie vasculaire de la face et endométriose.

Les études relatent qu’il faut sept années avant de poser le diagnostic: minimisation des symptômes par les professionnels, l’entourage, la société et le manque de professionnels spécialisés y contribuent.
Mars 2002, le Président Macron lance un plan de lutte contre l’endométriose, malheureusement, force est de reconnaitre que depuis, la valse des ministres de la santé, ne favorise pas son avancée. Les associations contribuent depuis 10 ans à faire avancer la reconnaissance de cette maladie. Gageons que les bandes dessinées, assez nombreuses depuis 4-5 ans y participeront aussi grandement.
Celle-ci est très intéressante car elle aborde les différents manifestations de l’endométriose au travers de ces témoignages.

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Copyright Suquet/Le Courrier du Livre
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