Little Joséphine

Valérie Villieu
Raphaël Sarfati
La Boite à bulles
2012
Album broché de 124 pages au format 16,5×24

Valérie est infirmière à domicile à Paris, elle constate l’augmentation des maladies neurodégénératives et l’isolement des personnes âgées. Sa rencontre avec Joséphine, qui présente une maladie d’Alzheimer déjà avancée, fait suite à une hospitalisation, celle-ci bénéficie de deux interventions par jour par un service d’aide à domicile. Valérie passe pour distribuer les médicaments. Joséphine passe son temps allongée, ne fait plus sa toilette, ne se change plus, mais elle refuse toutes les aides pendant les premiers mois, entamant très peu les plats. Elle réagit parfois avec agressivité.
Seule une voisine et le gardien de l’immeuble ont encore des relations avec Joséphine, elle lui fait ses courses malgré sa défiance, tandis que lui rend des petits services dans son appartement.
Avec le temps toutefois Joséphine a accepté Valérie et sa collègue, semaines après semaines, Joséphine a réapprit à faire sa toilette, à s’habiller.
Des relations se sont nouées, Joséphine a peu à peu accordé sa confiance, partagé certains aspects de sa vie antérieure, certains centres d’intérêt. Joséphine a deux peluches avec lesquelles elle entretient une relation comme si c’était des enfants.
L’auteur pointe les difficultés à travailler avec les tutelles, difficilement joignables, toujours débordées. Elle évoque aussi le défilé d’auxiliaires de vie au domicile perturbant les repères de Joséphine, les tâches demandées non accomplies, leur manque de formation et de bon sens parfois.
Elle évoque aussi la propension parfois des banquiers a ouvrir de nombreux placements prélevés mensuellement mettant parfois en péril l’équilibre financier de la personne âgée.
C’est encore l’auteur qui se retrouve à aller acheter une nouvelle paire de lunettes après des mois d’appels à la tutelle pour avoir le financement.
Entre ses bonnes périodes, Joséphine a des moments où les relations sont plus difficiles, où ses pensées sont peuplées d’idées délirantes, ses accumulations de toutes ces babioles inutiles.
Puis il y a les jours d’intense apathie, qui se répètent. La fin approche à pas feutrés. Vient l’hospitalisation par une auxiliaire de vie. Et très rapidement le décès après quelques jours en maison de retraite.
Pendant trois années l’auteur aura noué  avec Joséphine une relation unique qu’elle ne s’explique pas mais qui la marquera à jamais.
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Little Joséphine
Copyright Sarfati/La Boîte à Bulles

 

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