Ridendo: revue gaie pour le médecin

Ridendo (dérivé de “rideo”, rire en latin) fut une revue éditée par l’Office de Vulgarisation Pharmaceutique (éditeur du fameux dictionnaire des médicaments Vidal°) après quelques autres revues comme “Les Maux historiques”, “Les Maladies modernes” ou encore “Les Travaux d’hercule”.
Ainsi, le 31 octobre 1933 voit la naissance d’un numéro 0, dirigé par Louis Vidal et le Dr Meyniard, suivi d’un autre numéro d’essai (non numéroté) en décembre 1933!
Puis cette édition prendra son rythme de croisière dès janvier 1934, traversera la seconde mondiale et perdurera plus de 40 ans jusqu’en 1977.

Il était précisé que cette revue était destinée exclusivement au corps médical et ne devait aucunement entrer en salle d’attente ou dans le cercle familial!

S’il était possible de s’abonner, le magazine était surtout distribué aux médecins gratuitement (11 000 abonnés en 1937, 17 000 en 1950) grâce au financement par les Laboratoires Pharmaceutiques et leurs publicités.

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Année
1933 1934 1935
1936 1937 1938
1939 1940 1948
1949 1950 1951
1952 1953 1954
1955 1956 1957
1958 1959 1960
1961 1962 1963
1964 1965 1966
1967 1968 1969
1970 1971 1972
1973 1974 1975
1976 1977
Découvrez toutes les couvertures des 451 n° ainsi que le recensement de tous les dessinateurs qui ont contribué à cette revue (hormis quelques rares dessins non identifiés). Ceci constitue un énorme travail qui, je l’espère, comblera les amateurs de tel ou tel dessinateur et les orientera vers de nouvelles recherches.
Tous ces dessins sont la propriété de leurs auteurs et ayant droits et de l’éditeur OVP. Ils sont utilisés à titre illustratif.

Repères:
Le premier n° (0) parut en octobre 1933 et le dernier (449) en  septembre 1977.
Les deux premiers n° d’octobre 33 et décembre 33 sont marqués “1ère année” mais le 1er n° de 1934 reprendra ce repère “1ère année”. On peut donc considérer ces deux n° de 1933 comme deux numéros d’essai.
La revue adopta d’emblée le format 20,5×26,6 et le gardera tout au long de ces décennies.
Il n’y avait en général pas de parution durant la période estivale (sauf début juillet).

Les 451 n° représentent 12 608 pages, une hauteur de 75 cm et près de 10 000 dessins d’humour!
Dessins tous inédits jusqu’au début des années 60, ensuite, la revue proposera des dessins inédits et d’autres publiés dans plusieurs revues et magazines.

Le rythme:
-bimensuel de 1934 à juin 1938 (hormis juillet-août) jusqu’à juin 1939, soit 20 n° par an.
-un n° en juillet 1939 et une interruption de 6 mois jusqu’en janvier 1940.
-un n° mensuel de janvier 1940 à juin 1940.
-interruption, en raison de la guerre, de juin 1940 à mai 1948 pour cause de manque de papier et des difficultés de l’industrie pharmaceutique. Louis Vidal, le fondateur, meurt en 1945.
-la revue revient avec un rythme mensuel à l’issue de la guerre (en mai 1948 sous la direction de Gaston Sainsot) jusqu’en avril 1969 (avec une habituelle interruption estivale). La majorité des dessinateurs ont survécu à la guerre et sont présents dans les n° de 1948.
-la revue profitant d’une vraisemblable embellie de la presse en général redevient bimensuelle de mai 1969 à avril 1973.
-elle reprend un rythme mensuel dès mai 1973 (1er choc pétrolier) jusqu’à 1977 avec une irrégularité dès 1976.
-le n° 449 semble être le dernier, pourtant rien dans l’édito ne le laisse présager même si l’irrégularité des mois précédents l’augurait.

 

 Selon Alexandre Blondeau, auteur de “Histoire des Laboratoires Pharmaceutiques en France”, la raison de cet arrêt n’est pas liée à quelques difficultés financières ou à une baisse de son lectorat mais au fait que le Ministère de la Santé n’appréciait pas que les Laboratoires Pharmaceutiques puissent ainsi participer au divertissement du corps médical!
Simone Veil, ministre de l’époque, décida de ne pas renouveler la commission paritaire de la revue, signant ainsi son arrêt de mort immédiat!
Ridendo, revue quarantenaire avait survécu à une guerre, à mai 68, au choc pétrolier mais périt faute de plaire à quelques politiques et fonctionnaires ministériels!

A partir de septembre 1970, les revues étaient envoyées aux médecins sous enveloppe kraft.

 

enveloppe

Couvertures:
Cette revue se caractérise par la richesse des couvertures sur lesquelles se sont essentiellement exprimés les dessinateurs Touchet Jacques avant la seconde guerre mondiale et Lep après celle-ci.
Toutes les couvertures sont illustrées d’un bonhomme rondouillard, représentation d’un Esculape sage et apte au rire.

Jacques Touchet a illustré le n° 0 d’une couverture originale ainsi que lors du n° suivant, ensuite le même dessin sera repris du n° 1 en janvier 1934 au n° 40 en décembre 1935 (avec toutefois des couleurs différentes d’un numéro à l’autre en 1934).
Ensuite Touchet fera un dessin différent à chaque numéro jusqu’au n° 139 d’avril 1950.
Jacques Touchet décède en novembre 1949 (n° 134), mais ses travaux illustreront les couvertures de Ridendo jusqu’au n° 139.

Les n° 140 et 141 accueillent de façon éphémère l’illustrateur Pierre Leconte.

Mais Raymond Lep (qui apparaît dans le n° 37 dès 1935 pour illustrer l’intérieur) prend rapidement en main la couverture avec le n° 142 en juillet 1950 et va l’illustrer jusqu’au dernier n° avec imagination et talent. Les couvertures sont richement colorées. Il est aussi intéressant de noter que la revue prendra un “sous titre” dès le n° 40.
Ce principe durera jusqu’au dernier n°, toutefois, hormis l’édito, le contenu n’est pas spécifiquement thématique comme le laisse penser ces sous-titres.L’autre intérêt de la revue est l’illustration de publicités médicamenteuses de façon humoristique, proposées par de talentueux dessinateurs (Roger Cartier, Dubout, Lep, Lorioux, Pierre Soymier, Jacques Touchet), peu nombreuses au départ puis plus fréquentes à partir des années 60, à la fois désuètes et humoristiques.

Contenu:
Ridendo possédait 28 pages sauf les deux n° “zéro” de 1933 qui avaient 20 pages; les n° 110, 114, 368, 370, 372, 374, 400, 401, 402, 403, 408, 409, 410 en possédaient 32 par ajout de pleines pages publicitaires centrales.
Enfin du n° 436 au dernier n° 449, Ridendo possède 24 pages seulement, probables conséquences du choc pétrolier de 1973 qui avait déjà entrainé le retour de 20 à 10 n° mensuels, par ailleurs, en cette période débutent les premières grandes manoeuvres de rachats-fusions de l’industrie pharmaceutique avec la disparition de nombreux laboratoires familiaux et provinciaux, dont plusieurs soutenaient par leurs publicités la revue Ridendo.
Une sorte d’édito intitulé “Les jeux et les ris de Ridendo” fut présent durant la totalité des numéros. Reflet des mœurs de l’époque, de l’évolution de la société, ces textes courts et nombreux portent un regard amusé, moqueur ou féroce sur le quotidien du médecin, sur les dysfonctionnements des institutions, sur les écarts des politiciens ou sur des faits divers.
Avocats, notaires, comptables sont aussi souvent la cible de joutes verbales assez savoureuses.

C’est Robert Dieudonné qui alimente cet édito du 1er n° au n° 119 avec beaucoup de talent, il meurt en septembre 1940 à 62 ans quelques semaines après ce n° 119.

Jean-Paul Lacroix reprend cette rubrique jusqu’en juillet 1949 (n° 132), relayé par André Thérive jusqu’en octobre 1967 (n° 313), c’est ensuite Pierre Neuville qui prend les commandes jusqu’en mai 1972 (n° 390). Jean-Paul Lacroix réapparait alors dans cet édito, vingt ans après l’avoir quitté et l’anime jusqu’au dernier n°. Divers textes humoristiques traitant de l’actualité, des blagues ou histoires drôles par milliers, des histoires vécues mais cocasses, des saynètes, des portraits de “patrons”, des dessins quasiment tous inédits pendant une trentaine d’années, très souvent médicaux mais pas exclusivement feront le succès de cette revue pendant plusieurs décennies. Des rubriques récurrentes comme “Les médecins vus par…”, “De la dernière couvée”, “Le toubib déchaîné”, “Collaborez, amis lecteurs”, des mots croisés orientés médecine. Ainsi que divers textes, plus ou moins nombreux selon les années, rédigés parfois par des auteurs connus (Alphonse Allais, Tristan Bernard, Courteline, Pierre Dac, Dorgelès, Guitry, Eugène Mouton, Sheridan…), toujours pleins d’humour et souvent centrés sur le milieu médical. Après guerre, dès 1948, on remarque que la ligne éditoriale sollicite de plus en plus les médecins eux-mêmes afin qu’ils alimentent les rubriques de blagues, d’anecdotes, de textes, de poèmes et même de dessins d’humour.

Dessinateurs:
De nombreux dessinateurs œuvrèrent pour Ridendo, certains débutèrent quasiment dans celle-ci comme Jean Bellus.
Quand on recense tous ces dessinateurs, on est surpris par la quantité de dessinateurs occasionnels qui ne fournirent que quelques dessins, il n’est pas impossible que de nombreux médecins, ayant un certain talent en dessin, aient ainsi envoyé leur propres productions.
Particularité de la revue: jusqu’au début des années 60, la totalité des dessins sont des inédits, mais à partir de cette époque, la revue intègre des dessins diffusés par des agences, ce fut le cas avec des dessinateurs très demandés comme Alexandre, Elbé, Lavergne, Van Dam…
Si tous n’ont pas acquis une notoriété qui a traversé le 20ème siècle, beaucoup de dessinateurs ou illustrateurs connus et maintenant recherchés, œuvrèrent pour Ridendo comme Alexandre, Bellus, Caille, Chaperon, Dubout, Effel, Faizant, Farinole, Hémard, Lavergne, Lep, Peynet, Touchet, Van Dam.

 

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Copyright Luc By/Ridendo n° 149 Avril 1951

Les dessinateurs ne semblent pas avoir connu la censure avec Ridendo et ont bénéficié d’une liberté de ton à laquelle ils n’étaient pas habitués si l’on en croit Pierre Farinole qui, dans son ouvrage “C’était pour rire” aux Editions Vautrain en 1953, écrit en parlant de Ridendo:

Tout autre était l’humour qu’il fallait présenter à Ridendo, “revue gaie pour le médecin”; les toubibs, généralement bienveillants, depuis leur temps de salle de garde, pour la gaudriole de haut goût, formaient eux-mêmes le fond de la collaboration, avec une crudité bien gauloise et une truculence semi-scientifique, qui portaient en elles un hommage inégal à l’inégalable Rabelais. La place que nous laissait dans cette publication luxueusement éditée leurs envois bénévoles, il fallait bien la remplir d’un suc de la même veine, et c’est dire que nous laissions libre cours aux penchants les plus licencieux et notre subconscient, en même temps que nous cherchions nos sources dans le “Larousse médical”.

Pratique assez courante à l’époque, le lecteur attentif remarquera au fil de ses lectures la même “blague”, le même “jeu de mots” se retrouvant à quelques mois d’intervalles sous le crayon de dessinateurs différents. Quand ce n’est pas le dessinateur lui-même qui revisite le même gag à quelques mois d’intervalle comme Harot ou Van Dam.

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 Copyright Van Dam/Ridendo n° 227  Copyright Harot/Ridendo n° 242
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Copyright By Luc/Ridendo n° 279 Copyright Jeannet/Ridendo n° 280
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“Alors on ne peut plus dormir? Finis ces coups de marteau?”
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“Docteur le locataire d’en dessous voue prie de frapper moins fort!”
Copyright Harot/Ridendo n° 279 Copyright Harot/Ridendo n° 297
ridendo306a“Je crâne comme ça devant les autres mais j’ai un de ces tracs, moi aussi c’est la première fois…” ridendo307a“Moi non plus je ne sais pas si vous en réchapperez, bon, est-ceque je pleurniche?”
 Copyright Van Dam/Ridendo n° 306  Copyright Van Dam/Ridendo n° 307
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 Copyright Lassalvy/Ridendo n° 404  Copyright Bosc/Ridendo n° 408

Une curiosité: un dessin d’Arsène Brivot est passé à deux reprises à quelques mois d’intervalle, un regard attentif remarque toutefois de minimes différences entre les deux, signifiant qu’il y a eu une reprise du dessin entre les deux avec plus de précisions et la correction d’une erreur puisque dans le premier dessin, la poignée de porte se trouve du côté des gonds!
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Copyright Brivot/Ridendo n° 251 en juin 1961 Copyright Brivot/Ridendo n° 272 en septembre 1963

Certains dessinateurs utilisaient aussi des pseudos et pouvaient ainsi proposer plus de dessins comme Robert Lenoir qui signait Robert Le Noir ou Robert Black, Lep pseudo de Leprêtre qui signait aussi sous son vrai nom.
Remarquons aussi que sur certains dessins parus en 1940, quelques dessinateurs signent leurs dessins en spécifiant leur régiment où ils sont mobilisés à l’image de Ferraz au 117ème RI ou de Jean Bellus au 11ème RI.
Quelques dessinateurs disparaissent pendant cette seconde guerre mondiale comme Bécan, Carrizey Robert. Lors des premières années, on trouve quelques rares dessins parus dans des revues étrangères, toujours dans le domaine médical, pour ces dessins, les noms d’auteurs ne sont pas toujours précisés car non identifiés.

1971 marque le retour de qelques dessins étrangers dans la revue. Parfois un dessinateur avait la liberté de s’exprimer sur une pleine page, voire sur une double page, racontant ainsi une histoire à l’aide de nombreux dessins ou évoquant un thème spécifique. Ce fut très souvent le cas avec Marcel Prangey (excellentes planches), Raymond Lep.

A noter une véritable planche dessinée avec cases, phylactères, scénario linéaire et chute très drôle sur une page complète dès le n° 97 du 5 novembre 1938 et réalisée par Raymond Cazenave. Si l’humour ou le dessin est parfois grivois, il n’est jamais vulgaire, nous sommes loin de l’esprit carabin et des salles de garde dans Ridendo. Une lecture attentive des prénoms révèle quelques rares dessinatrices comme Altier Renée, Bertin Suzanne Marie, Jean Edith, Lippert Annie, Padovani Marie, Pouce (Gire Andrée), Trevel Maud, Valmy Hyette…

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Année: nombre de dessins médicaux/ nombre total de dessins = %
1933: 35/46 = 76% 1934: 407/656 = 62% 1935: 361/577 = 62%
1936: 410/640 = 64% 1937: 407/641 = 63% 1938: 480/698 = 69%
1939: 305/429 = 71% 1940: 140/206 = 68% 1948: 134/186 = 72%
1949: 202/309 = 65% 1950: 205/315 = 65% 1951:177/350 = 50%
1952: 185/365 = 50% 1953: 177/369 = 48% 1954: 159/360 = 44%
1955: 139/369 = 38% 1956: 118/339 = 35% 1957: 120/306 = 39%
1958: 117/348 = 34% 1959: 99/339 = 29% 1960: 129/389 = 33%
1961: 175/377 = 46% 1962: 136/311 = 44% 1963: 116/302 = 38%
1964: 116/286 = 41% 1965: 63/286 = 22 % 1966: 101/287 = 35%
1967: 95/307 = 31% 1968: 79/310 = 25% 1969: 151/470 = 32%
1970: 161/644 = 25% 1971: 156/578 = 27% 1972: 136/614 = 22%
1973: 55/383 = 14% 1974: 73/304 = 24% 1975: 69/300 = 23%
1976: 56/216 = 26% 1977: 43/203 = 21%
On note une nette diminution du % de dessins médicaux au fil des années alors que le nombre de dessins, par numéro, reste globalement identique.

Publicités pharmaceutiques:
Voici la liste des 95 médicaments qui bénéficièrent d’une publicité dans Ridendo:
Activarol, Activarol C500, Aniskémia, Ascortonyl, Aspirine Vitamine B1C, Aspirine Vitamine C, Bi-citrol Marinier, Biotrigon, Biotrigon Hépatique, Bismuthbile, Bismutitane, Bismuth Polysilane, Bromocarbone, Coirre, Cobaltyl Buriat, Cogitum, Colarsenol, Collusulfamyd, Cortiglottyl, Cystine Vigier, Dactilase, Décontractyl, Déturgylone, Diénol, Difrarel, Digibaïne, Diurophyte-Choline, Dolal, Dynamion, Eductyl, Erythroton, Eucalyptine Le Brun, Eucalyptine-Pénicilline, Fertabolin, Ficarmone 120, Foncitril 4000, Formocarbine, Gastramine, Gastrolena Sorbitol, Génoline, Glésol, Glottyl, Haldol Faible, Halopéridol Faible, Histogénol, Hypnasmine, Imodium, Infangyl, Intercyton, Justabovit, Pholcodine, Iodamelis, Lamaline, Lansoyl Gelée, Lespénéphryl, Liprodène, Mégabyl, Mépalgic, Mictasol, Mictazine, Naïodine, Nuclévit B12, Otipax, Pancalcion, Phosphoneurol, Précatyl, Protélipan, Protéosulfan, Pyridoscorbine, Rétralgan, Revitalose C 1000, Salgydal, Sorbitol, Spasmosédine, Spécyton, Sulfoïdol, Surfortan, Surhème, Tensitral, Terramyrtine, Thio-Naïodine, Titane Coirre, Toxipan, Transfusine, Transoddi, Trilucyl, Trioxazine, Trophirès, Trophirès Composé, Ultra-Levure, Uvit B, Vériane Buriat, Vitamine C Glucose, Vulcrinol Marinier

Voir l’étude complète qui propose l’intégralité des publicités parues sous forme de dessins humoristiques.

Les hors série:
Seuls quelques numéros furent réellement consacrés, les premières années, exclusivement à un sujet spécifique, ils prennent ainsi toute leur valeur et apparaissent indispensables à l’amateur!

  • n° 32 consacré aux cures médicales (textes et dessins en totalité)
  • n° 45 consacré aux maladies éruptives (textes et dessins en totalité)
  • n° 69 consacré à l’Exposition de 1937 (textes et dessins en totalité)
  • n° 89 consacré à la Salle de garde (textes et dessins en totalité)
  • n° 104 consacré aux Infirmières (textes et dessins en totalité)

Consacrés à un seul thème, ce sont les plus intéressants mais aussi les plus rares!

Les concours:
Il y eu, les premières années, plusieurs concours organisés par la revue avec de nombreux prix sous forme de livres, souvent très richement illustrés, sur papiers rares, numérotés et qui valent cher aujourd’hui.

  • 1935: concours du slogan publicitaire en mars. En voici quelques slogans gagnants:
    *Bi-Citrol: “La révision des tensions”, “Epatant pour l’hépatique”, “A sang épais, Bi-Citrol plaît”,
    *Biotrigon: “Arrondit les angles”, “Une mesure, deux poids”,
    *Eucalyptine: “Toux va bien”, “La fin de toux”
    *Iodamelis: “Point de sclérose, ni de varices, Iodamelis les années glissent”, “Iodamelis fait jambe lisse”
    *Mictasol: “C’est le pain des pisses”, “L’éclusier du canal”
  • 1937: concours s’étalant des n° 68 au 72 consistant à trouver une légende à des dessins de Schem, Varé, Genty, Touchet et Hémard ayant un rapport avec les médicaments promus dans la revue (Bi-Citrol, Biotrigon, Eucalyptine, Mictasol et Naïodine)
  • 1938: concours en mars (n° 86) où il s’agissait d’attribuer une maladie à 12 personnes célèbres (acteurs, hommes politiques…) et d’en faire une prescription humoristique.
  • 1939: concours en avril où il s’agissait de définir les médicaments promus dans la revue en un ou deux mots type “sobriquet” (Bi-citrol, Biotrigon, Eucalyptine Le Brun, Mictasol, Pancalcion), en raison de la guerre, les résultats ne paraîtront qu’en 1940.
  • 1956: retour des concours en février 1956 où il s’agit de fournir des définitions humoristiques de parasites (ascaris, taenia…), chaque mois, les oeuvres des gagnants sont publiées. Ce concours mensuel se poursuit jusqu’en octobre 1957.
  • 1968: concours débutant dans les n° 316, 317 et 318 où il convient au lecteur de proposer des légendes à des dessins muets de Sainvet.

Les séries:
A noter, au fil des numéros, l’apparition de séries souvent très intéressantes:

  • une série originale de dessins de Sauvant W. Maurice, appelée “Micro-dialogues”, sur les éléments sanguins et que l’on retrouve, à raison de 2 (rarement) ou 4 dessins par page, dans les numéros 7, 8, 9, 10, 16, 17, 39, 40, 42, 48, 75, 77, 79, 80, 81, 82, 84, 86, 87, 95, 97, 98, 99, 100, 106, 107, 109, 112, 113, 114, 115, 117, 119, 120, 121, 123, 124, 125, 126, 129, 130, 131, 134, 140, 142, 143, 144, 146, 147, 148, 149
    ridendo106a ridendo134a
    Copyright Sauvant M./Ridendo n° 106 Copyright Sauvant M./Ridendo n° 134
  • une série de dessins de Silvant intitulée “La médecine à l’âge de pierre” que l’on retrouve dans les numéros: 80, 81, 82, 85, 86, 87, 92, 93, 95, 100
  • une série intitulée “Bichonnet infirmier” qui conte en 4 dessins par page les mésaventures d’un infirmier, dessinée par Moinss, on la retrouve dans les n° 103, 106, 108, 110, 116, 119, 122
    ridendo116b
    Copyright Moinss/Ridendo n° 116
  • une excellente série de Lep intitulée “Le nouveau dictionnaire médical” dont le dessinateur illustre avec talent les différentes lettres dans 25 numéros (il n’y a pas de lettre W). On trouve les planches dans les n° 157, 158, 159, 160, 161, 162, 163, 164, 165, 166, 167, 168, 169, 170, 171, 172, 173, 174, 175, 176, 178, 179, 180, 181, 182
    ridendo163a
    Copyright Lep/Ridendo n° 163
  • une série de Doucet intitulée “Mam’zelle Irma, infirmière de 1ère..” sous forme de strip de 3 à 5 vignettes, parue dans les n° 160, 161, 164, 167, 174
  • une autre excellente série de Raymond Lep qui s’étale sur plusieurs mois avec toujours beaucoup d’humour  intitulée “Les sciences médicales” comme la cardiologie, la chirurgie, la médecine légale, l’hydrologie etc., parue dans les n° 186, 187, 188, 189, 190, 191, 192, 193, 194, 195, 196, 197, 198, 199
    ridendo187a
    Copyright Lep/Ridendo n° 187

Où les trouver?:
Il est très difficile de trouver les premières années en très bon état (plus de 70 ans!). Et plus encore les deux n° d’essais de 1933.
Les bouquinistes les vendent au n° et parfois hors de prix à 10, 20 euros le n°!
Il fut un temps ou l’on pouvait parfois trouver de gros lots sur eBay de cent numéros ou plus pour 20 ou 30 euros, ce temps semble révolu, on en trouve à la pièce de un à quelques euros maintenant.

Il était aussi une pratique dans les années 40-70 consistant à demander à une relieur professionnel d’assembler une ou plusieurs années d’un magazine, voire de relier des titres différents mais au thème proche. On peut ainsi trouver au décours d’une brocante, ou chez les bouquinistes de telles reliures. L’état de conservation peut être dans ces conditions parfait.

A signaler qu’en 1954, paraissait déjà une annonce d’un médecin cherchant les 119 premiers n° d’avant guerre!
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Copyright Ridendo/OVP (merci à Jean Duthoit pour cette photo)

Conclusion
A l’image de l’Assiette au Beurre considérée comme la meilleure revue satirique de tous les temps par sa richesse et sa qualité, Ridendo est certainement la revue francophone (pour ne pas dire mondiale) d’humour médical la plus interessante par ses milliers de dessins inédits, de textes et de publicités pharmaceutiques humoristiques et par sa longévité exceptionnelle (44 années).

Elle a ravi pendant quelques décennies des dizaines de milliers de médecins en leur apportant un moment de détente et de bonne humeur à une époque où les praticiens vivaient 24 heures sur 24 pour leurs patients et s’accordaient peu de loisirs. Elle a permis à ces mêmes médecins de découvrir le dessin d’humour, des dessinateurs illustres ou en devenir.

Ridendo est aussi au travers d’une rubrique comme “Les jeux et les ris” une extraordinaire étude sur notre société entre 1933 et 1977, dénonçant ses travers, ses turpitudes, ses futilités, toujours prompte à se moquer de ses politiques comme du corps médical. Au lecteur d’aujourd’hui qui se replonge dans ces anciens numéros, elle apporte un humour que l’on ne retrouve dans aucune autre revue actuellement. Tel un bon vin, Ridendo se bonifie avec le temps et se délecte avec un plaisir rare.Et qui sait ce qu’elle aurait pu encore produire si une ministre, en son temps, avait su s’abreuver de cet humour…

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Copyright Lep/Ridendo n° 449 Septembre 1977

 

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