Virus à l’Elysée
Eric Corbeyran, Olivier Darasson, Renaud Girard
Valentine Sarrazin
Philéas
2022
Album cartonné de 126 pages au format 21×27 cm.
Un autre album qui traite de la pandémie de Covid qui a mis le monde à l’arrêt plusieurs mois. Cette version amène un regard politique de la gestion de la crise des premiers mois de 2020. Les noms sont certes fictifs mais cette bande dessinée est issue de ce qu’ont vécu Olivier Darasson et Renaud Girard, fins connaisseurs du pouvoir politique décisionnel.
Veille de Noël 2019, Georges Champagny, conseiller intérieur au cabinet présidentiel, à la veille de partir en vacances à la montagne, doit assister à un dernier conseil de défense. Mais son téléphone sonne, c’est un appel de Taipei, du directeur du Bureau de la sécurité nationale à Taiwan. Il l’informe de l’hospitalisation de 2 taiwanais de retour de Chine, terrassés par une pneumonie foudroyante. Il lui demande s’il a des informations. Lors du conseil de défense, Georges prends la parole et informe les membres de l’inquiétude de Taiwan. Il rencontre un scepticisme certain. Georges creuse toutefois l’information auprès de Jeanne, brillante virologue à la Timone à Marseille.
Jeanne lui révèle qu’un marin venant de Hong Kong a été hospitalisé la veille dans un état très sérieux d’insuffisance respiratoire. Le laboratoire biologique P4 de Wuhan est rapidement évoqué.
Pendant que Georges profite des pentes de ski avec ses enfants, il continue discrètement son enquête auprès de plusieurs de ses contacts en Chine dont Pierre Fleurus, reporter international. Justement Pierre rencontre à Hong Kong différents industriels et chercheurs. L’un d’eux lui parle de pangolin porteur de virus qui serait responsable à Wuhan de cas de pneumonie foudroyante, que les autorités tentent de minimiser.
Dès le 27 décembre, les responsables du service infectieux de la Timone à Marseille échange avec l’OMS en Suisse suite au décès du marin. Il s’agit d’un nouveau virus qui correspond aux prélèvements sur les deux victimes taiwanaises. Mais l’OMS fait confiance aux autorités chinoises…Parallèlement, le capitaine du bateau arrivé à Marseille disparait avec trois matelots malades quand il apprend que le marin est mort.
En Chine les autorités font tout pour étouffer les premières informations qui filtrent et font assigner à résidence dans son hôtel Pierre Fleurus. Rapidement les autorités conscientes du danger monopolisent tous les masques et en interdisent l’exportation.
Le 29 décembre, les membres du conseil de défense jugent toujours comme alarmistes les notes de Georges Champigny.
Le 31 décembre, la Chine reconnait avoir un souci d’épidémie inconnue et annonce le bouclage et le confinement de Wuhan, ce qui entraine une réunion d’urgence au sein des ministères français. La France constate qu’elle possède un stock de masques périmés, depuis la crise du H1N1 plus de 10 ans auparavant.
Le 15 janvier, la France annonce le rapatriement de tous les français coincés à Wuhan mais pense encore que la France est à l’abri grâce à la distance et n’a pas conscience que les premiers cas saturent déjà quelques CHU qui manquent de places et de respirateurs.
Ministre de la santé et ARS continuent de nier tout problème et inflige un blâme à Jeanne pour son « catastrophisme ».
2 févier, à Mulhouse pour soulager les urgences et la réanimation, un hôpital de campagne est dressé. Le Président de la République prend la parole et annonce que la France est en guerre. Début du confinement, fermeture des lieux recevant du public sauf les commerces de première nécessité durant 3 mois, interdiction de circuler.
15 février, alors que tous les avions du monde sont cloués au sol, un avion décolle pour la Chine avec à son bord Jeanne la virologue, débauchée pour travailler au laboratoire P4, son rêve de toujours. Elle apprend que les chinois sont déjà prêts à tester un vaccin alors que le virus est apparu il y a moins de 3 mois!
Elle réalisera rapidement qu’elle a été manipulée et sert les intérêts des autorités chinoises.
L’hypothèse développée par les auteurs est une faille humaine dans la sécurité du laboratoire P4 de Wuhan, des techniciens de l’établissement travaillant sur des animaux auraient revendu la viande de certains d’entre eux sur les marchés locaux…Et on comprend mieux les énormes enjeux de la Chine pour le contrôle de masse de sa population et la mainmise sur les masques, les gants et respirateurs du monde.
Une BD sur le Covid qui se lit comme un roman d’espionnage.
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